Blog

  • Aimer en 27,500 pulsations

    Aimer en 27,500 pulsations

    Maison abritant l’école et la compagnie de danse Viviane Gauthier( aujourd’hui territoire abandonné)

    ‘’La ville appartient aux pyromanes.

    Ils dansent sur les cendres.

    Ils nous ont volé nos souvenirs,

    Et la fumée habite nos pires cauchemars.

    J’ai touché ces murs noircis,

    et les fantômes des beaux jours

    ont esquissé un “danse ploge”

     Chaque bloc raconte une histoire.

    J’y ai parlé les miens,dans chaque crevasse.

    J’ai cité leurs noms.

    Pour ne pas oublier

    Pour qu’eux aussi n’oublient pas’’

    Lorsque j’ai écrit ces lignes pour la première fois, une parente venait tout juste de perdre la maison de son enfance. Cette maison était un lieu de mémoire, de retrouvailles. Un repère effacé. Dans les mêmes heures, une amie très proche, vivant dans la même zone, était en fuite, contrainte de tout laisser derrière elle pour sauver sa vie. Et moi, à des milliers de kilomètres, dans ce que l’on appelle « l’ailleurs », je regardais impuissant d’autres fragments de mes souvenirs partir en fumée

    Depuis que je vis hors d’Haïti, j’ai peur des appels venant du pays. J’ai développé cette habitude étrange de laisser les notifications en sourdine, comme si cela allait retarder le moment où une mauvaise nouvelle me parviendrait. Chaque appel est un pari : ce peut être un mot d’encouragement, une photo de ces amitiés qui résistent par la force des choses, ou un “ou pa tande sa ki rive “.

    Je suis bizarrement resté membre d’un groupe WhatsApp qui partage des nouvelles du pays. Je dis « bizarrement » car parfois, je me sens trop loin pour participer vraiment. Trop impuissant pour agir. Et pourtant, je reste, parce qu’y être, c’est aussi une manière de dire que je n’oublie pas. Que je tiens. Que je garde ce lien fragile avec ce pays qui m’habite entièrement.

    Je suis reconnaissant à l’univers de m’avoir offert la possibilité de construire un ailleurs a moi, où la vie me semble moins fragile. Mais cette chance n’efface pas la douleur. Elle ne me protège pas du sentiment de deuil constant chaque fois qu’Haïti est mentionnée.

    Je me revois encore, quelques années après le tremblement de terre de 2010, me promenant au centre-ville dans des rues que j’avais connues qui étaient désormais colonisées par des tentes d’infortune ou par des abris qui se transformaient en bateau ivre dès qu’il pleuvait. Les décombres avaient été déplacés, mais le vide restait immense. Et je me forçais à me souvenir des maisons et des gens.

    Je n’écris pas pour me consoler, j’accepte l’idée que ce deuil va habiter mes marges. J’écris pour témoigner et laisser mes mots parler pour nous tous. Pour que l’absence ne se mue pas en oubli. Parce que ce ne sera jamais un pays lointain, aux nouvelles tragiques, parce qu’Ayiti, ce ne sera jamais seulement 27 750 km² de chaos, comme on le martèle trop souvent dans les médias. Ayiti, c’est la première révolution victorieuse d’esclavagisé.e.s contre l’une des plus puissantes armées coloniales de l’époque. C’est la voix des hommes et des femmes, nombreux, courageux, qui ont combattu aux premiers rangs, défiant les normes d’un monde qui ne voulait pas leur accorder le droit d’exister.Ayiti ce sont des milliers de voix anonymes qui crient en unissons : “Nou (fout)bouke!

    Aimer Haïti, aimer ceux qui y vivent, aimer Port-au-Prince particulièrement, c’est vivre avec une forme de tension permanente. C’est vivre avec l’idée qu’un jour, il faudra raconter l’absence. Il faudra mettre des mots sur ces espaces qui n’existent plus, des familles dispersées, des souvenirs en cendre.

  • Territoires abandonnés

    Territoires abandonnés

    I recently went on a work trip to what are often referred to as territoires perdus — lost territories. We tend to imagine these zones of non-rights as deserts, lifeless places where no rule or structure remains.

    I had been looking forward to this trip since it was first announced. Not only because your boy had been stuck in the capital for way too long, but also out of curiosity — I wanted to see what it felt like to cross these so-called abandoned zones.

    Once everything was confirmed, I fell into my usual spiral of what ifs — probably the reason why no one in my family knew I was leaving town. So on a Saturday morning, a friend of mine who was traveling to France and I left for Ouanaminthe, a city near the Dominican border. The journey was at least six hours long, and we had no idea what to expect.

    As the bus pulled out of Port-au-Prince, a man stood up and introduced himself as some kind of public relations rep for the bus company. He didn’t waste time. He made it clear: we were entering a lawless area where phones and other traceable electronics were not allowed. His exact words were chilling:

    “If spotted, the bus could be stopped, and the person would be invited to continue their activities with the technicians.”

    I gasped. What had I gotten myself into?

    My friend and I held hands briefly, then laughed nervously at some corny joke he cracked. Eventually, he admitted he was a merchant — something very common on public transport in Haiti. Still, his presence made it hard to keep an eye on the road or see if any so-called “technicians” were pointing anything suspicious at the bus. At a certain point, I stopped listening.

    As I write this, my heart is racing. A neighborhood not too far from mine has surrendered. People are fleeing in every direction without any clear destination. I’m torn — do I stay and fight for what’s mine, or do I leave behind everything like so many others? I know I must sound materialistic to people who don’t know me, but this house — it’s my most prized possession. My mom built it from the ground up. After she passed, I inherited it and slowly turned it into my nest.

    I had to stop writing for a few hours between starting and finishing this post. Armed gangs invaded a nearby area, and I watched people — families, elders, children — running with whatever they could carry in small bags. I grew up between Delmas 19/29 and Delmas 33. I never thought I’d witness this level of chaos, fear, and displacement.

    If you’re familiar with Transbòde, you can probably imagine the intensity of my trip from Port-au-Prince to Elías Piña, and then onward to Santo Domingo.

    Today, the future feels like a flickering candle for those still living in Port-au-Prince and for Haitian migrants around the globe. Every decision feels like a gamble — stay or go, speak or stay silent, hope or brace for loss. For many, survival no longer looks like living, but simply holding on. And for those who’ve fled, displacement comes with its own scars — the guilt of leaving, the ache of memory, the fear that home, as they knew it, might never exist again. We move forward, unsure of the road ahead, but hoping that somehow, somewhere, safety and dignity will meet us halfway.

    P.S. I’ve just learned that Mirebalais, a city I passed through twice, was attacked by armed groups in early April 2025. The assault caused panic, with the University Hospital being targeted and several people injured. Tragically, two nuns were killed in the violence. The road I once traveled is now impassable, highlighting the growing insecurity in the region.

  • 48 livres:une aventure sans fin dans l’incertitude

    48 livres ! Voilà ce que pesait ma vie dans un bagage à destination de Miami. Je n’étais pas un Haïtien en vacances, emportant des cadeaux pour ses proches. Non, j’emportais avec moi des livres de cuisine, mon occupation principale, ma caméra, et quelques vêtements. Mais surtout, je transportais ma fatigue, ma confusion, ma tristesse liée à un deuil, et par-dessus tout, l’incertitude de ce qui m’attendait aux États-Unis.

    Ma première semaine demeure floue : abus d’alcool, entre autres, pour affronter les funérailles de la matriarche de notre famille. Cette tante, qui avait pris le relais pendant un certain temps, était surtout la meilleure amie de feu mon grand-père, que j’avais appris à connaître et à aimer à travers elle et ses souvenirs dont je m’étais approprié. Je devais lire en public, mettre de côté mon chagrin et jouer mon rôle. J’y suis parvenu, entouré de mes cousins et cousines, et je remercie l’Univers pour tout cet amour, plus grand que nos différences.

    Ma deuxième semaine se déroule entre paperasse et formalités administratives. Il me faut absolument un téléphone, et je découvre MINT Mobile, la seule compagnie dont je peux me permettre les services à distance. Entre-temps, je remplis d’innombrables formulaires de recherche d’emploi, peu importe lequel, pourvu que j’en trouve un. Parallèlement, je me familiarise avec la plateforme d’immigration, déterminé à déposer une demande d’asile, car Haïti devient de plus en plus invivable et hostile. Les traumatismes liés à la disparition successive de personnes que j’aime me hantent. J’écris mes déclarations, que Chat GPT révise, l’anglais n’étant pas ma langue maternelle, « mwen pap al monte mal sou li. »

    Semaine trois : J’ai la certitude que les avocats vont me rendre fou. Les traducteurs aussi ! J’essaie de garder patience, me familiarise avec la zone, et je peux enfin faire les longues marches qui me manquaient en Haïti. J’explore Margate, connaissant la communauté par les aboiements et m’habituant aux horaires des habitants. Je sais éviter les bavards et leurs questions incessantes sur Haïti, car ce pays, tu le portes dans les moindres recoins de ton être. Je le porte dans mon accent et dans les musiques que je fredonne pendant la marche. Je refuse de parler encore et encore du président assassiné, de la situation chaotique au pays, des amis qui partent par vol direct grâce à Papounet Biden, ou ceux qui ont le courage de prendre la route à pied vers le Mexique. Je pense sérieusement à changer mon horaire de marche.

    Semaine quatre : Je commence à acheter des vêtements pour le froid, mettant le cap sur le New Jersey où, en principe, ma bonne amie et moi repartirons sur de nouvelles bases. À quelques jours de mon départ, les plans capotent, l’appartement n’est pas disponible, mais je viens quand même. J’aurai le temps de m’adapter sur place. Je découvre Hamburg, le faux froid dont il faut se méfier. Il y a J., notre beau voisin sur qui j’avais un faible, et maintenant son ex qui revient dans sa vie. Entre les fous rires avec M et Z et les rencontres virtuelles avec des avocats, je souffle un peu et commence à penser au Canada. Je m’efforce de comprendre cette communauté, qui n’est pas du tout adaptée à mes aventures pédestres. Je découvre l’Université de Newton, ses programmes qui m’intéressent, et son grand lac où je vais pleurer en silence. Je connais les murs, les ascenseurs et les faux sourires. Je sais aussi ce que cela signifie de parler créole dans ce coin perdu : les gens te sourient jusqu’aux yeux, car avec toi, tu apportes un peu de soleil du pays. Newton est une ville avec des trottoirs et un passage piéton, et je me dis que ce ne serait pas mal d’y vivre. Encore les avocats et les traducteurs ! Ça fonctionne mieux, mon traducteur est excellent, pour la modique somme de 27 $ la page. Je n’ai que 12 petites pages à traduire, mais j’en prends plein la tête. Entre-temps, j’ai un parent malade en Haïti, et ceux qui ont déjà géré des situations difficiles à distance comprendront ce que j’ai vécu entre le stress de mon parcours ici et les envois incessants d’argent, le stress d’un possible code bleu, j’en avais plein la tête.

    Semaine 5 :

    Dimanche 29 octobre. Hier, une dispute a éclaté. J’ai mis l’essentiel de ma garde-robe et des choses que j’estimais importantes dans mes sacs, et je pars vers Newark. Il pleut des cordes, et je me dis que le temps dit tout haut ce qui se passe dans mon cœur. Nous nous quittons à la station de train, et je commence à trimbaler mes affaires. Il vente et il fait froid sur les quais de Penn Station. Je dois rejoindre des cousins à Long Island le temps que je sache quoi faire. Je manque de m’évanouir plusieurs fois, je suis épuisé mentalement, et je m’autorise enfin une pause déjeuner. Je dévore cette salade César avec la rage des affamés, je dois reprendre des forces et me guider dans la Purple Line. Je monte en dernier avec mes bagages et j’arrive finalement sous une pluie cinglante à destination. Nous évitons de parler, mes cousins et moi, et je fais la connaissance des chiens. Cody, le gros bruyant, me fait peur au début, mais il se révèle être une grosse boule de joie une fois que nous avons fait connaissance. Je découvre aussi Central Islip et sa vie tranquille. C’est le jour des morts, et je prends le train pour le cimetière. Je veux aller fleurir la tombe de mon ami Pascal, lui parler, lui exprimer ma colère et ma déception. Je veux aussi lui reprocher de m’avoir laissé en plan en cours de route. Je pars déterminé et me laisse guider par le GPS. Finalement, j’arrive, et comble de malheur, mon téléphone s’éteint. J’en ris à en pleurer, et le personnel du cimetière m’indique volontiers un point de recharge. Du coup, je peux appeler mon Uber et rentrer chez mes cousins. Je reviens du cimetière serein. J’ai fleuri la tombe et y ai laissé un souvenir. C’est mon premier geste impulsif depuis les cinq semaines que je suis là. Je reçois l’appel qui change toutes mes intentions : un nouveau poste en Haïti avec la possibilité de travailler en hybride. Je joue les difficiles et j’accepte finalement ! Je me fais une gâterie avec un nouvel objectif et décide de partir vers « The City » voir des amis, des parents, mais surtout être un touriste adulte à New York qui fait ce que bon lui semble.

    Semaine 6 :

    New York est comme dans mes souvenirs : foule hétéroclite, la fumée des cigarettes, et cette odeur caractéristique qu’a la ville. Je me lance dans un pèlerinage musées et églises, ce sont mes derniers jours dans la Grosse Pomme, et je réalise mon rêve d’enfant ayant grandi avec des adultes qui ne le comprenaient pas.

    Semaine 7 :

    8 novembre 2023 : La Perle La Perle, avec toutes mes appréhensions et la certitude que ce chapitre sera plus excitant que les autres.

  • 32

     Lorsque j’aurai écrit ce post j’aurai à peu près 11 680 jours sur terre des centaines de personnes qui m’aiment et que j’aime en retour plus ou moins la même quantité a ne pas m’aimer et des milliers qui pensent me connaitre à travers les bribes de paroles qu’iels auraient saisies entre deux conversations ou en lisant entre les lignes de mes publications sur les réseaux sociaux. OUI j’ai bien 32 ans, laj mwen janbe kalandriye j’ai l’âge de raison, deux années d’expérience au poste de parent, j’ai le boulot que j’aime et des collègues formidables et je peux dire que je suis financièrement plus près de mes objectifs que je ne l’étais avant.

         J’ai aussi ma relation avec la dépression et l’anxiété sans oublier tous les médocs qui me gardent en bonne santé mentale. J’ai vécu plus d’années que ma mère biologique, j’ai dû dire au-revoir à plusieurs personnes que j’ai aimées en 2021 dans certains cas la situation socio-politique m’a empêché de vivre mon deuil dans les conditions que j’aurais voulu et j’ai aussi ma tristesse que je sais si bien cacher derrière les sourires.

       J’ai 32 ans et je suis plein d’espoir n’en déplaise à la situation chaotique que nous traversons tous ces jours-ci en Haïti : oui j’ai foi en l’humanité, j’ai foi que nous les descendants des Marrons Libertaires nous nous indignerons contre le chaos, contre la toute-puissance des politiques, contre la faim et l’insécurité. J’ai foi que je pourrai prendre la route nationale #2 et partir reconquérir Jacmel, la ville de mon cœur, que je pourrai rouler à moto des Cayes a Camp-Perrin pour respirer le vétiver ou pour encore une fois m’émerveiller devant la beauté de Saut Mathurine. Oui j’ai foi que je prendrai la route vers Jérémie la ville de mes ancêtres et que je marcherai sur les pas des grandes femmes et des grands hommes qui ont écrit la belle histoire de ma famille, j’ai foi que je visiterai notre Demanbre et que les gardiens de la Bitasyon accueilleront mes libations.

      J’ai 32 ans et j’espère ne pas faire le grand saut de la demande d’asile et grossir les rangs de ces cerveaux en fuite. J’ai la foi que je ne serai pas un autre homme noir dans plus dans un système conçu et instauré pour l’émancipation des hommes caucasien, hétérosexuel.

      J’ai foi aussi qu’un jour mon travail de militant de droits humains perdra son sens parce que je serai dans une société haïtienne ou toutes les catégories de personnes seront valablement représentes autour de la table  et que nous aurons notre mot a dire.

    J’ai foi en plein de choses tout compte fait. En attendant je lève mon verre au 32 eme tour autour du soleil et a celleux qui comme moi rêve d’un monde meilleur.

    Sante !!!

  • !! TOXIC !!

    Je me suis mis à un nouveau régime si on peut appeler ça un régime : j’ai remplacé l’alcool et les cigarettes par l’eau et les jus de fruits. Le médecin était très clair : choisir de vivre longtemps ou choisir de vivre intensément vous vous doutez bien que j’ai choisi la durée  est encore tôt et je vais vérifier en ligne des recettes de croquettes de « lam veritab » parce que le bon docteur il a dit d’essayer de perdre du poids mais pas de renoncer aux bonnes petites choses de la vie, comme le café par exemple ou les croquettes de lam dans ce cas bien précis.

    Est-ce que vous vous êtes déjà demande durant un de vos exercices d’introspection si vous n’étiez pas le problème ? Et oui ! Souvent nous sommes le problème et il nous est difficile voire impossible de l’admettre. Il y a cette chanson de Dalida « Pour ne pas vivre seul » qui décrit la situation de beaucoup de gens dont moi. Et je dois avouer que réaliser que j’étais mon problème m’a pendant quelques semaines mis sur le banc de touche. Je vais bien, je vais mieux parce que dans ce billet ou je serai le plus sincère que possible il y a des choses qui vous arrive dans la vie qui font que votre subconscient vous dicte toutes sortes de scenarios les uns les plus exécrables que les autres. J’ai la bénédiction d’avoir un support system en or massif ( mwen pa site non nou men nou tout konen tèt nou timoun  <3)

    Trop de digressions (nécessaires quand même )…je disais que dans un effort d’introspection sincère nous devons accepter de questionner notre place au sein de la spirale de problèmes à laquelle nous sommes confrontés.

    Est-ce que je n’ai pas délibérément fait tel ou tel choix en sachant pertinemment que je méritais mieux ? Est-ce que je ne savais pas qu’accepter x ou y était un compromis qui mettait ma paix d’esprit en danger ?

    Oui je sais et je comprends que ce sont des questions qui dérangent et qui font mal mais qui sont tellement importantes si nous voulons continuer ou si nous décidons de vivre dans la lumière.

    On peut bien faire semblant que tout va bien mais comment se regarder dans un miroir quand on sait que la nuit on ne dort pas parce qu’on entretient des rapports toxiques avec son entourage ?Il n’y a pas que les relations amoureuses qui soient toxiques, ces amis qui prennent contact avec nous le weekend seulement  ou  ce parent qui nous saoule avec son long questionnaire et ses remarques sur notre poids ou notre mariage est aussi toxique mais attendez j’ai gardé le meilleur pour la fin : je me suis aussi toxique en faisant des choses pour avoir l’approbation et l’admiration de mes pairs ou tout simplement parce que je n’ai pas dit non lorsqu’il le fallait et voilà que je me retrouve coince dans une situation pas du tout agréable.

    Pour être passe par là moi aussi je sais que je vous demande beaucoup et que chacun ira à son rythme. Aujourd’hui doit être le premier jour de votre nouvelle vie,penez le temps qu’il faudra pour faire la liste de choses que vous estimez être toxique dans votre vie. Personne ne verra la liste et vous pourrez la faire disparaitre après si vous voulez. Votre liste faite, affirmez haut et fort (il faudra y mettre la foi aussi) : « Aujourd’hui moi X,je romps tous les liens qui m’unissent aux relations toxiques avec moi et les autres. Je vais apprendre à mieux prendre soin de moi afin de devenir un meilleur être humain. »

    PS : Buvez votre eau, prenez des bains de soleil…Bon je vous laisse je viens de repérer des cristaux que j’aime et le cardio ne va pas se faire tout seul

  • Pause pub!

    ❤️

    On se dit qu’on retiendra les leçons que la vie nous a donne et nous faisons souvent les mêmes erreurs. Durant un de mes exercices irrégulier d’introspection je me suis retrouve face à ce Gio qui avait besoin qu’on l’écoute mais qui dans un excès de paresse s’est tu jusqu’à faire des petits dégâts rien de bien grave mais dans mes nouvelles pratiques de bonne santé mentale je m’étais promis de toujours parler pour éviter le trop plein d’émotions.

      Fin 2018, j’ai pris des décisions importantes dont les conséquences seraient tout aussi importantes sur mon futur, j’ai écrit un livre et je vous le dit écrire un livre c’est un peu comme donner naissance ( je demande déjà pardon a toutes les femmes qui penseront que je minimise leur travail colossal) mais oui envoyer son manuscrit a des éditeurs que tu ne connais pas forcement c’est un peu comme le premier jour de maternel : comme parent tu es heureux que ton enfant commence une étape importante de sa vie mais tu te dis aussi que cet enfant chéri sera sous la responsabilité de personnes qui n’ont pas la même approche pédagogique que toi. Bonjour les cauchemars et les petites crises de panique. Et bien écrire un livre et être publie c’est à peu près la même chose, le mail te disant que ton manuscrit est prêt et les échanges éditeur/auteur te donnent du stress. Correction finale, dédicace ou pas dédicace, couverture colorée ou sobre bref tout le blabla là m’a un petit peu saoulé   et aussi fier que je sois de mon exploit je dois avouer que je suis mentalement fatigue au point que ma production artistique en est affectee.

    J’ai aussi dû dire au revoir à un proche et par respect pour ses dernières volontés j’ai fait mon deuil en famille. Tu as beau être prêt à dire au revoir a quelqu’un quand arrive le moment fatidique tout ton être se déchire puisqu’en même temps votre histoire commune s’en va avec celui ou celle qui part. Mon cousin a vécu son cancer dans le plus grand secret et il n’a pas cessé jusqu’au grand saut d’être cette personne magnifique, si vivante et tellement courageux que j’ai connu. Notre écart générationnel n’a pas empêché que lui et moi soyons de très bons amis et je remercie la vie que tous les souvenirs que je garde de lui soient de très beaux exemples qui feront que j’aime la vie un peu plus chaque jour.

    J’entre dans une nouvelle phase de ma vie et je voudrais reprendre un des nombreux conseils que je donne et que je continuerai à donner : il est important de prendre du temps pour soi, de prendre soin de l’être spirituel que nous sommes, de remercier l’Univers (Dieu ou ce en quoi on croit) et encore prendre du temps pour soi.

    Je conclus ce texte impromptu par une déclaration : Je reconnais que je suis humain et que je fais des erreurs, mes erreurs ne doivent pas me servir de punition. Je reconnais mes erreurs et je les répare du mieux que je peux et je retiens toutes les leçons que j’aurais apprises de ces expériences.

    PS : Ne soyez pas si dur avec vous-même, on a tous besoin d’une pause un jour ou l’autre. Je vous poste un extrait du livre parce que vous êtes si bons envers moi et si vous n’êtes pas en Haïti mon livre est disponible en PDF ou format papier via le lien suivant : https://www.edilivre.com/nos-verbes-paralleles-gio-casimir.html/

  • De ma cuisine à la votre

    Fettucine #2
    Fettucine # 1

    Nous sommes le deuxième dimanche de l’Avent,la période de préparation de la venue du Seigneur dans la liturgie catholique.Lorsque j’étais encore un catholique pratiquant je me rappelle que le prêtre  insistait sur l’importance du partage durant cette période. Je suis d’une générosité naturelle et je rançonnais  les poches de mes parents (oui pour une fois le paternel ne faisait pas son radin) pour contribuer à la collecte annuelle de Noel en faveur des plus nécessiteux.

    Cela fera trois ans que je boycotte Noel, l’an dernier un de mes amis m’a offert des guirlandes lumineuses, cette année j’ai reçu des boules et j’ai même sorti la crèche en terre cuite de ma mère.Je ne sais pas encore si je vais me décider à faire toute la mise en scène traditionnelle :les fêtes de fin d’années me rappellent trop la grande absence de celle qui prenait un plaisir presqu’ enfantin à décorer la maison. Je me suis dit que j’allais chercher une alternative à tout ça et selon mes cogitations il y a plus de chances que je refasse mon jardin de plantes à thé qu’autre chose mais bon la crèche ferait un effet très tendance au milieu de mes plantes et je suis sûr que ce sera plus confortable que l’étable.

    Pour revenir au sujet principal demon texte le partage de l’Avent je me suis décidé en collaboration avec ma grande amie Vanessa (Saveurs du Chef) de partager avec vous au moins une recette chaque semaine que vous pourrez réaliser pour un groupe d’amis ou seul.Certaines recettes demanderont éventuellement une connaissance niveau intermédiaire en cuisine mais tout le bonheur de la bonne bouffe vient de la possibilité de partager le repas avec un être cher plus expérimenté (moi en l’occurrence).Mesdames et messieurs à vos cahiers de notes, à vos fourneaux et faites plaisir à votre palais :

    Pour 8 personnes :

    1 gros paquet de Fettucine                                   Du sel à volonté

     2 livres de crevettes                                             1 cuillère à café de poivre   

    1 branche de poireau

    3 gousses d’ails

    ¼ de fromage parmesan

    ¼ de fromage Kraft blanc                                                      

    1 petite boite de crème fraîche

    1. Dans une marmite vous faites bouillir les fettucine, ajoutez-y le sel, l’ail et le poireau (pour les débutants il faut attendre que l’eau soit frémissante avant d’y plonger les pates) selon les indications du paquet. Le temps de cuisson ne devrait pas
    2. dépasser 12-15 minutes mais chaque marque a ses particularités.
    3. Faites cuire les crevettes et faites les sauter en attendant la sauce.
    4. Laissez reposer les pates dans de l’eau glacée pour qu’elles ne collent pas durant la préparation de la sauce
    5. Dans une casserole faites fondre un morceau de beurre(margarine) dans la crème fraîche à feu moyen.Ajoutez du sel, du poivre selon vos préférences
    6. Ajoutez les fettucine et les crevettes à la sauce et le tour est joué.

    Na ban mwen nouvèl !

    Pour la recette numéro 2 suivez les étapes 1 à 3 , pour l’étape 4 ajoutez de la sauce Ragu à la place de la crème fraîche.

    P.S.Je découvre la plume de Flora Groult, nous causerons littérature en 2019.Des aubergines farcies ça vous tente ?Rendez-vous au prochain billet ! Je peux réaliser ces plats pour vous (à vos frais wiiiii) moyennant une bonne bouteille de vin !

  • Où commence l’infidélité ?

    Copyright E.Edward

    Où commence l’infidélité ?

    Je me suis posé la question toute la semaine après une discussion haut en couleur avec un groupe d’amis. Il n’y a pas de réponses fixes je vous le dit de but en blanc, chacun définit ses propres règles.

    -Scénario 1-

    Dans le couple de S. par exemple ils se sont promis de ne pas aller voir ailleurs sans l’accord de l’autre, du coup pour elle si son compagnon se trouve à cacher son portable elle se sentira non pas menacé mais de préférence mise de coté.Pour S. les hommes sont tous plus ou moins des chasseurs tôt ou tard ils finissent par aller voir ailleurs question de booster leur égo.

    J. quant à lui est intraitable  « Depi madanm mwen nan ekri ak lòt nèg epi manzè ap ri mwen santim menase,se tronpe li pral tronpe m » mais monsieur est pris de cours lorsque sa compagne fait allusion au fait que lorsqu’ils sont en public il reluque d’autres femmes sans qu’elle ne se sente menacée pour autant. Elle avoue regarder des femmes aussi parce qu’elles sont des sources d’inspirations pour son look.

    J. et S. sont assez libéraux dans leurs couples et la notion d’infidélité est plutôt fluide en fin de compte.

    -Scénario 2-

    Je l’ai vu venir et dès le premier regard je lui ai dit dans ma tête je te voudrais bien,j’étais accompagné et je cherchais à m’éclipser pour avoir son numéro de téléphone.Et  puis je t’ai regardé et je me suis rappelé que nous nous étions dits oui librement et sans contraintes. J’avais promis de tout partager avec toi et même si déshabiller  quelqu’un d’autre du regard relevait du fantasme, nous sommes tous humains et nous avons tous des pulsions parfois difficiles à contrôler, c’était trahir en quelque sorte la promesse que je t’avais faite : la sincérité !

    -Scénario 3-

    J’ai effacé le message que « cutie1234 » m’avait envoyé rien de bien spécial mais je me suis dit que tu te ferais des idées et que ça nous mènerait à une énième dispute que je tenais à éviter malgré tout. Je suis passé à ton boulot, j’avais préparé ton plat préféré et je savais que la surprise te plairait nous étions le couple parfait à la ville comme sur les réseaux. J’ai vu ton collègue t’enlacer mais lorsque tu m’as embrassé passionnément dans ton bureau je me suis dit que je devenais parano. Nous sommes le couple comme il faut.

    Scénario 4 non on arrête un peu la fiction. Il y a moi, territorial comme lui seul et tous les principes sur la monogamie que je me tape tous les jours. Je dois avouer que la monogamie est un principe nouveau pour moi (j’étais très jeune et fou)auquel je m’adapte tant bien que mal et il y a aussi tout le respect que je cultive pour moi-même et envers les autres qui me sert de garde-fou. Je ne suis pas parfait, mon intérêt pour les visages et pour les corps n’est pas toujours artistique et je me serais permis toutes les folies certains jours, mais je crois que les engagements entre humains ont une valeur sacro-sainte. Oui je fais nunuche, vieux jeu  etc. j’aime à l’ancienne avec tout ce que ça inclus. L’engagement sous-entend un minimum de respect de soi donc de l’autre. L’engagement sous-entend que nous sommes deux adultes conscients du choix que nous faisons. L’infidélité peut être une broutille pour vous et être une affaire d’état pour votre partenaire. Il est facile de céder à la tentation et de blâmer la faiblesse de la chair, le verre de trop etc. L’engagement en lui-même est un acte de toute beauté mais c’est aussi un mot lourd en responsabilité.La prochaine fois que vous voudrez faire un ti pa chat rappelez-vous qu’il y a aussi dans le mot « ENGAGEMENT »

    -Je te respecte du coup je ferai attention à ne pas te blesser

    -Je ne te mettrai pas dans des situations embarrassantes

    -Je communiquerai

    -Je dirai la vérité

    Et pour vous où commence l’infidélité ?

  • Loving me..Loving you too!

    IMG_8208.JPGJe me suis donné toutes les échéances pour ne pas écrire cette publication je m’étais dit que l’écrire formellement risquerait probablement de jeter un sort à cette histoire toute fraiche mais en même temps si riche. Mon manuscrit est prêt ! Et je tergiverse avant de le soumettre à l’éditeur pour avoir son avis, deux semaines ça doit être long non ? J’ai reçu un bon feedback des pré-lectures. Certains auraient voulu une histoire plus longue mais moi je suis plutôt histoire courte sans intrigues trop corsées, des histoires qui parlent de nous, de vous ou de moi. Des histoires banales au premier regard mais si riches en leçons de vie. J’imagine ce qu’un parent doit ressentir le premier jour à la maternelle : une sensation entre le ravissement d’avoir un peu de temps pour soi et l’inquiétude concernant les petites habitudes de son nourisson.Du stress en permanence et des remises en question perpétuelles. Des fois que je presserais le bouton EFFACER de mon clavier et tout serait comme avant (mais non le manuscrit est sur tous mes clouds et il existe une copie en sécurité chez quelqu’un).

    Je suis aussi excité, ce n’est pas ma première publication mais c’est la première fois que j’en fais une aussi sérieuse sans main pour censurer mes mots. Comme un grand quoi ! Et puis il y a cette histoire d’amour dans laquelle je me suis embarqué en emportant mon cerveau avec moi. Une belle dose de SAPIO-SEXUALITÉ, oui en deux mots puisque des deux côtés je suis comblé :son intelligence est aussi belle que ses prouesses euh oui il y a des enfants qui lisent je devrais calmer mes ardeurs et revenir aux choses plus pudiques.

    Bon oui pour la vérité et pour l’histoire mwen pat vòlè menaj lòt la. Je n’ai pas fait mon enfant gâté et je suis resté dans les limites cordiales de l’amitié et je ne regrette pas le concours de circonstances qui a permis que je rencontre J. et qu’entre nous ça ait collé si vite et si bien.

    Je ne lui ferai pas de déclarations aussi présomptueuses que celle de mon histoire précédente. J’ai retenu la leçon et je prends les choses un jour à la fois. Il n’y a pas d’histoire parfaite, tous les beaux sourires cachent parfois une désespérance proche du suicide et je demande pardon si j’ai laissé penser à certaines personnes que ma vie était parfaite, mieux que la leur. Non ma vie est tout aussi merdique que la vôtre, c’est juste qu’à force de sourire tout le temps c’est devenu un réflexe de protection contre les « Tu dois être fort, met gason sou ou, Dieu y pourvoira etc ».Tu es tellement habitué à aller bien pour les autres que tu t’oublies et que tu n’entends pas sonner ta propre sonnette d’alarme. Je suis fort pour passer du coq à l’âne mais en écrivant  je me suis soudainement rendu compte que moi aussi je jouais le jeu que la société voulait que je joue : tout va bien Madame la Marquise.Et fort souvent tout va mal, tout part en couille et tu te dis qu’un peu d’aide te ferait du bien mais en même temps tu sais que tu ne seras pas compris et tu t’enfonces encore plus avant de te relever pour continuer la vie sinon c’est elle qui continue sans toi. Je  redemande pardon sincèrement à toutes les personnes qui ont cru que je ne connaissais pas ces moments-là. On tombe tous un jour le plus important est de se relever à son rythme pas au rythme qu’on nous impose…Pardon !

    Et à Toi que j’aime tendrement sans réserve, sans faux-semblants et sans peur du lendemain. Toi qui connais mes faiblesses,toi à qui je parlerai désormais les jours où ça ira moins bien.Notre rencontre a changé tous mes plans de célibataire et je ne peux que te remercier.

    Amoureusement tient,

    Georges

     

    PS: Avez vous vu les photos « Limye Rouj »? Sinon je suis sur instagram : @fotografgio

  • Sexfriend

    Copyrights:Google

    Sexfriend : Nom commun, masculin et féminin: Se dit de cette personne bien intentionnée qui nous dépanne de temps à autre durant les périodes de disette émotionnelle et sexuelle avec qui vous avez une entente tacite. Ne pas confondre avec le coup d’un soir qu’on ne rappelle pas voire même qu’on oublie une fois notre coup tiré.

    Le SEXFRIEND(SF)est une activité plus ou moins lucrative ne feignez pas la surprise, on a presque tous eu quelqu’un dans nos vies qui facturait ses visites comme si bon le plaisir était pour vous et que elle ou il donnait une prestation digne de ce nom. Allez savoir d’où vient cette idée saugrenue mais il est démontré qu’une fois sur trois SF est un ex/une connaissance et dans le pire des cas un/une collègue. Je ne peux malheureusement pas trouver la dite preuve parce qu’il est 4h du mat lorsque j’écris ce texte et entre toutes les tâches que je vois à mon agenda je suis pratiquement certain qu’à un moment ça va partir en couille et que je maudirai toute la caféine que j’ai consommé mais bon que voulez-vous ?Revenons surtout au sujet principal de notre histoire les enfants :SEXFRIEND !Initialement je voulais vous faire une liste genre magasine mais je préfère répondre à certaines questions.

    OUI. Si vous êtes célibataire, vacciné ( e ),en bonne santé et que dans la tête tout va bien et surtout que vous n’entretenez pas la flamme de qui que ce soit il vous faut un sexfriend parce qu’entre nous avoir quelqu’un sans chichi qui vous dépanne en weekend ou un de ces soirs qui ramasse ses affaires après et surtout qui vous laisse en extase est plus que necessaire.OUI il faut respecter SF parce que c’est fort probablement ce mec ou cette fille que vous avez longtemps friendzoné qui vous dépanne et puis bon on est pas sauvage et le respect et la politesse ne passeront jamais de mode.

    NON. On ne présente pas (SF) aux amis, à la famille premièrement parce que ce n’est pas un trophée ou une nouvelle acquisition et parce que SF n’est pas un statut officiel ensuite vous ne voulez pas que les parents ou les bons amis vous demandent de ses nouvelles surtout lorsque vous etes célibataire depuis un certain temps et que le monde désespère de vous voir caser.

    OUI.Je pense important de définir le type de relation,les règles au préalable ben oui parce qu’il y a eu des antécédents dans des couples que j’ai fréquentés et que vous ne voulez pas avoir le très tentant titre de bourreau des cœurs mais plus sérieusement parce qu’un engagement entre adultes doit être défini en bonne et due forme pour qu’à la fin personne ne se sente lésé.

    OUI. Tests de routine, VIH et RPR(le test pour la syphilis) parce que vous ne voulez pas tomber malade ou vice versa. Rassurer son partenaire sur son statut sérologique reste un geste responsable.

    OUI. Il faut prêter attention aux signes que la relation devient trop sérieuse et si vous passez à autre chose n’abandonnez pas SF comme la chaussette en boule qui tombe toujours à côté de mon panier à linge(dans ma tête je suis un as du lancer franc)

    Tous ces conseils sont optionnels mais je sais d’expérience comment une relation sans lendemain peut se compliquer et comme il vaut mieux tard que jamais je demande pardon à toutes ces personnes que mon immaturité communicationnelle a dû blesser et je sais qu’au fond de moi vous aussi vous demandez pardon, en plein carême le bon catho que je suis vous pardonne même si au fond je vous ai enterré plus d’une fois. La vie est courte recrutez donc un sexfriend l’essayer c’est l’adopter (je ne sais plus qui a dit cette phrase mais elle n’est pas unanime) c’est presque le weekend amusez-vous bien et soyez sage !

  • Je ne veux pas grandir!

    Je ne veux pas grandir!

    Tout le monde me demande ce qui arrive à Mon Grain de Sel, je suis désolé de vous avoir faussé compagnie pendant un certain temps mais M. et moi, nous sommes de retour à nos facs respectives sans compter les activités en dehors des études qui bouffent notre temps. NON il n’y a pas eu rupture, tout va bien dans le meilleur des mondes et je promets solennellement de ne plus vous laisser aussi longtemps sans nouvelles. Alors du coupe je partage un petit souci avec vous.

    Je me suis posé la question plusieurs fois. Comment j’allais aborder mon problème, un très grave problème… Je suis sûr que vous voulez tous savoir de quoi je parle n’est-ce pas? Ensuite vous me répondrez que vous êtes passé par là aussi. Zut !!!

    Mon problème il est d’ordre numéral (oui les chiffres) ! Bon d’accord, j’ai 27 ans depuis le 22 aout mais ça vous le saviez déjà j’imagine. Mes amis commencent à m’envoyer des invitations à leur mariage, au baptême de leurs enfants et dans le pire des cas à la première communion de ces derniers. Jusqu’ici ça va, ben voilà mon problème c’est que je refuse de grandir. Ce n’est pas une métaphore je refuse VRAIMENT de grandir ! J’ai récemment eu à faire le calcul des factures à payer pour le mois je me suis mis à rire, bon c’est vrai que je ris tout le temps des obligations de la vie d’adulte parce que je préfère en rire que de me faire des insomnies.

    J’ai récemment rencontré une amie de la famille qui au lieu de me dire à quel point j’avais bonne mine m’a déclaré de but en blanc :

    -Il faut que tu aies un enfant à ton âge !!!

    En temps normal, j’aurais rétorqué. Puisque sa progéniture à elle est plus nombreuse et plus âgée que moi,je me suis contenté de sourire et je lui ai sorti le blabla habituel : je ne suis pas encore prêt, je cherche encore la future mère de mes enfants etc. Toute cette mise en scène a duré probablement 15 minutes et j’ai maudit tous ces chauffeurs qui laissent leurs bureaux avant 16h.Lorsqu’elle est descendue du bus je n’ai franchement pas regretté son absence puisque les passagers derrière moi avaient commencé un débat sur l’âge idéal pour avoir un enfant.Moi,il ne faut pas me saouler avec ces histoires, je sais déjà que je veux des enfants  et je me suis fixé certains objectifs avant d’en avoir comme par exemple obtenir mon master.

    Je comprends l’inquiétude de certains(les parents surtout) concernant l’absence d’enfants dans notre paysage mais bon on va être réaliste, nous ne sommes plus dans les années 80-90 où la vie n’était pas aussi chère qu’aujourd’hui, je rêve d’une belle maison près de la plage mais lorsque j’ai contacté mon banquier j’ai réalisé que je devrais travailler comme un damné le reste de ma vie pour rembourser intégralement l’emprunt  que la banque me ferait. J’étudie et je travaille en même temps, parfois il m’est difficile de garder l’équilibre dans mes horaires ellt dans mes relations humaines.En plus de ne pas savoir comment élever des enfants en Haïti .Je sais que mon histoire doit vous paraitre assez banale, puisque tôt ou tard toutes les personnes de mon âge pas encore casée ont droit au petit questionnaires, et je plains les femmes qui sont pratiquement harcelées pour savoir quand est-ce qu’elles seront prêtes à enfanter.De vous à moi,les enfants viendront lorsque nous serons prêts,merci  chère société de vous inquiéter de notre sort mais nous sommes suffisamment vieux pour établir notre propre timing de procréation !

  • LA LISTE PRE-IRMA

    LA LISTE PRE-IRMA

    Irma, plus coriace que son cousin Matthieu, la dame promet d’être endiablée durant son passage. Hier au supermarché j’ai réalisé que certaines personnes avaient pris au mot les nombreux avertissements diffusés en boucle via les réseaux sociaux : plus de pain car denrée non périssable par excellence(mais il devient vert après un temps non beurk).

    Je regardais ma liste, une toute petite liste de jeune personne vivant seul dans une grande maison et je me suis mis à rêver de la liste idéale pour quelqu’un de ma tranche d’âge pendant que la ligne longue comme un jour sans pain, littéralement non. Et donc voilà ma liste plus ou moins imaginaire et je vous avertit déjà qu’elle n’engage que l’auteur du post et les gens qui se reconnaitront n’auront qu’à me remercier en privé( j’accepte cash, chèque et les cartes de crédit).

    La Liste

    1-BAE dans mon cas ce sera Boobie

    Oui je place l’être aimé en première position parce que rien ne vaut un manteau humain durant les périodes de grand froid et les catastrophes naturelles, et surtout parce que je voudrais vraiment que M.se décide à venir me rejoindre cet aprèm snif snif je vais avoir froid moi.

    2-Des préservatifs

    Ben oui parce que personnellement des enfants je n’en veux pas dans l’immédiat et probablement parce que vous serez avec un partenaire pour vous réchauffez et que les enfants et les IST ne sont pas un truc à prendre à la légère

    3-De la nourriture non périssable et de l’eau potable

    Parce que Food is Bae (allo Stevenson !) et que vous ne voulez pas mourir déshydrater !

    4-Du café et du thé

    Pour vous réchauffez si vous êtes seul chez vous et surtout parce que ce sont des denrées qui se partagent facilement.

    5-Du gaz propane

    Pour ceux qui ont un four chez eux et qui savent cuisiner et aussi pour ceux qui peuvent faire bouillir des pâtes et cuire un œuf.

    6-Des allumettes,des bougies,des piles électriques,une lampe torche

    Le temps est couvert, et par mesure de précaution l’électricité sera coupée (mezanmi se pa komsi nou konn gen kouran pase sa tou) il vous faudra une source de lumière pour vous déplacer dans la maison ou l’espace dans lequel vous serez.

    7-De l’alcool !

    Et oui  en septième position, sept le chiffre parfait ! Hier j’étais ravi de voir que je n’étais pas le seul à faire le plein d’alcool : dans mon cas du vin (3 bouteilles) et du rhum. Mais ne vous gênez pas ! Approvisionnez-vous en alcool de votre choix je dis toujours qu’on en a jamais assez.

    Mais bon trêve de plaisanterie ! Je vous prie de bien vouloir prendre au sérieux tous les avertissements que la presse que votre entourage vous donneront. Irma est un ouragan de catégorie 5 et il est imprudent de sous-estimer les impacts du dit cyclone

    De vous à moi « Prekosyon pa kapon » restez au chaud et après le passage d’Irma soyez disposés à venir en aide à ceux qui auront été victimes de ses frasques.

     

    PS :Je vous laisse en copie les numéro d’urgence.

    Téléphone des Commissariat ou sous Commissariat de Port-au-Prince
    Appelez en cas d’urgence.
    1-Carrefour Tel: 38161111
    2-Martissant Tel: 37177070
    3-Port au prince Tel: 39421111
    4-Delmas 3 Tel:33309191
    5-Delmas 33 Tel: 38241111
    6-Delmas 62 Tel: 37040475
    7-Pétionville Tel: 37150163
    8-Calvaire Tel: 33308737 9-Vivy Michell Tel: 36849123
    10-Pernier Tel: 36465656
    11-Crois des bouquets Tel: 38261111
    12-Cazeau Tel: 22282213/ 37725360
    13-Bon repos Tel: 48341964
    14-Canaan Tel: 37837765
    15-Duvivier Tel: 38470301
    16-Morne a Cabrit Tel: 33306860
    17-Cro Tel: 38361111/22241111
    18-Base DDO Tel: 38201111/38211111
    19-Cimo Tel: 38221111
    20-UDMO Tel:  33361313

  • Territoires perdus

    Je suis récemment parti en voyage professionnel à travers ce que l’on appelle souvent les territoires perdus. Nous avons tendance à imaginer ces zones de non-droit comme des déserts, des espaces sans vie, vidés d’ordre et de sens.

    Ce voyage, je le préparais depuis des semaines. En tant qu’activiste engagé dans un projet binational, j’étais impatient de sortir de la routine — ça faisait bien trop longtemps que j’étais coincé dans la capitale. Mais au-delà de ça, j’étais curieux. Curieux de ressentir ce que cela fait de traverser des zones que beaucoup considèrent comme abandonnées,ou perdues.

    Une fois l’itinéraire confirmé, je suis tombé dans ma spirale habituelle de et si ?. Probablement la raison pour laquelle personne dans ma famille n’avait été averti que je quittais la ville. Un samedi matin, une amie — en route pour la France — et moi, avons pris un bus pour Ouanaminthe, une ville proche de la frontière dominicaine. Le trajet allait durer au moins six heures. On ne savait pas trop à quoi s’attendre.

    À peine sortis de Port-au-Prince, un homme s’est levé et s’est présenté comme une sorte de représentant de la compagnie de bus. Il est allé droit au but. Il a annoncé que nous entrions dans une zone “rouge”, où les téléphones portables et autres appareils électroniques susceptibles de localiser les “techniciens” sur la route étaient strictement interdits. Il a dit, presque calmement :

    « Si quelqu’un est repéré, le bus peut être arrêté, et la personne invitée à poursuivre ses activités avec les techniciens. »

    J’ai eu le souffle coupé. Dans quoi est-ce que je m’étais embarqué ?

    Mon amie et moi, nous nous sommes regardés puis on s’est serré la main un instant. Nous avons ri nerveusement à quelques blagues douteuses de l’homme, qui a fini par avouer qu’il était en fait un démarcheur — chose courante dans les transports en commun haïtiens. Ses paroles m’ont troublé, mais c’est surtout sa présence qui m’a empêché d’observer la route, de voir si un “technicien” surveillait, visait, attendait.

    À un moment, j’ai décroché. J’étais perdu dans mes pensées.

    Au moment où j’écris ces lignes, mon cœur bat à toute vitesse. Un quartier pas loin du mien vient de tomber. Les gens fuient dans tous les sens, sans destination précise. Je suis paralysé. Est-ce que je reste pour défendre ce qui m’appartient ? Ou suis-je, moi aussi, l’un de ceux qui doivent tout abandonner ?

    Je dois sembler superficiel à ceux qui ne me connaissent pas, mais cette maison — ce n’est pas juste une maison. C’est celle que ma mère a construite de son salaire pas terrible,elle a imaginé chaque pièce. Je l’ai héritée à sa mort. Je l’ai lentement transformée en un cocon qui correspondait à mes besoins,j’ai soigneusement choisi les tableaux et les photos qui ornent les murs.Je connais chaque livre de ma bibliothèque par coeur.

    J’ai dû faire une pause entre le début et la fin de cet article. Des gangs ont envahi un quartier voisin. J’ai grandi entre Delmas 19/29 et Delmas 33, et je vois aujourd’hui des gens que je connais depuis toujours courir pour sauver leur peau avec de petits sacs dans lesquels ils ont mis à la va vite toute une vie.

    Je dois partir.Je déteste cette idée mais je finis par accepter la fatalité de la chose.

    Si vous êtes familier au mot “Transbòde”, vous pouvez sans doute imaginer l’enfer du voyage entre Port-au-Prince et Elías Piña, puis jusqu’à Santo-Domingo. Le poids émotionnel, physique, psychologique.

    Aujourd’hui, l’avenir est incertain pour ceux qui vivent encore à Port-au-Prince, et pour les migrants haïtiens à travers le monde. Chaque choix est un pari. Rester ou fuir ? Parler ou se taire ? Espérer ou se préparer à l’effondrement ? Pour beaucoup, survivre ne signifie plus vivre — mais juste tenir. Et pour ceux qui ont fui, l’exil a ses propres blessures : la culpabilité, la nostalgie, la peur constante que ce qu’ils appelaient “chez eux” ne soit plus qu’un souvenir.

    PS: Au moment où vous lisez ce texte la ville de Mirebalais a été attaquée par un gang de la coalition Viv Ansanm,des milliers d’habitants sont en fuite et plusieurs personnes ont été tuées parmi lesquelles deux religieuses.

  • En chute libre

    Chers lecteurs, chères lectrices,

    Ce blog, habituellement léger, prend aujourd’hui un ton plus sérieux. Hier, nous avons tous vu les États-Unis choisir leur leader et mettre en danger les droits des femmes et des personnes minorisées vivant sur ce territoire. Les États-Unis ne vous aiment pas, les États-Unis ne nous ont jamais aimés. Rien ne m’étonne ; cela fait à peine un siècle que les personnes afro-descendantes ont obtenu des droits civiques et politiques.

    Cette page d’histoire est un rappel que les États-Unis ont toujours échoué à protéger ceux qui en avaient le plus besoin. Loin d’être un choix anodin, c’est un signal d’alerte pour les autres pays, en particulier ceux avec des groupes politiques radicaux et pour ceux qui luttent pour le bien-être.

    Les États-Unis ont encore une fois choisi d’élire le clown de service, après avoir pris plusieurs pays d’Amérique Latine comme cobayes (nous avons eu notre propre clown qui a siphonné les fonds PetroCaribe avec sa clique). L’ingérence des États-Unis dans les affaires d’autres nations n’est plus à prouver. Oui, je suis désolé pour les personnes que j’aime qui vont probablement vivre quatre années de terreur, mais ce pays a le leader qu’il mérite, et je le répète : l’homme caucasien hétérosexuel n’est pas votre ami.

    “Je suis parvenu à une triste réalisation : trop de Haïtiens aujourd’hui ont perdu de vue ce que représente Haïti dans ce monde, ce que cela signifie vraiment d’être Haïtien. Il est à la fois déchirant et profondément troublant qu’en 2024, les descendants de Makandal, Dessalines, Marie-Claire Heureuse, et Sanité Bélair puissent soutenir ou même envisager des idéologies ancrées dans la suprématie blanche. Cette trahison résonne non seulement en Haïti mais dans toute la diaspora.” — Orlando Aurélien

    Ma douleur vient de cette diaspora qui, forte de ses privilèges supposés, a choisi de voter contre les immigrants. Je vous méprise ; vous faites honte à Dessalines, aux Marrons libertaires, à Makandal, à votre ancêtre qui a survécu dans les cales des négriers, à votre ancêtre boat-people, à cet ancêtre qui a échappé à la dictature. L’homme blanc n’est pas votre ami.

    Je hais, je méprise et je maudis toutes les personnes et leur descendance pour leur participation supposée ou avérée au déclin de ce pays que j’aime. J’irai danser sur vos tombeaux.

    Restons unis, vigilants et solidaires.

  • Free falling

    Dear readers,

    This blog, which is usually light-hearted, takes on a much more serious tone today. Yesterday, we all watched the United States choose their leader and endanger the rights of all uteruses and marginalized people living within its borders. The U.S. does not love you; the U.S. has never loved us. Nothing surprises me; it’s been less than a century since Afro-descendants were granted civil and political rights.

    This chapter of history serves as a reminder that the U.S. has always failed when it came to protecting those who needed it most. Far from being an innocent choice, it is a warning to other countries, especially those with radical political movements, and to those fighting for the well-being of all people.

    The U.S. has once again chosen to elect the clown-in-chief, after using several Latin American countries as guinea pigs (we had our own clown who siphoned off PetroCaribe funds with his gang). The U.S. interference in the affairs of other nations speaks for itself. Yes, I’m sorry that some people I love will likely endure four years of terror, but that country has the leader it deserves. And I repeat, the white heterosexual man is not your friend.

    “I have come to a sobering realization: too many Haitians today have lost sight of what Haiti stands for in this world, what it truly means to be Haitian. It is both heartbreaking and deeply disturbing that, in 2024, descendants of Makandal, Dessalines, Marie-Claire Heureuse, and Sanité Bélair could support or even entertain ideologies rooted in white supremacy. This betrayal echoes not just in Haiti but across the diaspora.” – Orlando Aurelien

    My pain comes from this diaspora that, fortified by their supposed privileges, chose to vote against immigrants. I despise you; you bring shame to Dessalines, to the libertarian Maroons, to Makandal, to your ancestor who survived in the holds of the slave ships, to your boat people ancestor, to the ancestor who escaped the dictatorship. The white man is not your friend.

    I hate, despise, and curse all those who, through their actions—whether assumed or proven—have contributed to the decline of this country I love. I will dance on your graves.

    Let us remain united, vigilant, and supportive.

  • Je me choisis

    Another mirror selfie

    Nous sommes à trois semaines de mon anniversaire et comme chaque année c’est une opportunité pour moi de regarder en arrière et d’évaluer mon parcours. L’année de mes trente-trois ans aura été un cumul de leçons apprises à la dure mais aussi des moments exaltants où j’ai coché plein de cases à ma liste.

    Je repense encore à ce 31 juillet 2023 ou j’avais l’impression de tomber dans un fossé sans aucune branche à laquelle je pourrais m’accrocher pour ne pas atteindre le fond et je repense aussi à tout l’élan d’amour que j’avais reçu, aux larmes que je m’étais autorisée et a cette volonté féroce d’en finir avec cette situation inconfortable. Ou encore au 28 septembre 2023 ou dans le chaos ambiant je prenais le chemin de l’aéroport avec toute une vie dans deux mallettes et mon retour incertain et puis je ris aussi de tout ça de ce besoin ancien de tout contrôler, de cette illusion que tout irait comme je voulais que ça aille. Ces expériences aussi pénibles qu’elles aient été restent des leçons de vie que je chéries.

    Pour cet anniversaire je veux consciemment me choisir après des années à prioriser les besoins des autres avant les miens, après des années à être au premier rang de la vie des autres et au fond de la salle quand il s’agit de moi. Oui je sais que sous mes airs sereins plusieurs d’entre vous pensent souvent que j’ai ma vie sous contrôle, mais non parfois c’est le chaos absolu dehors comme dedans et c’est probablement que je sois tellement habitue à gérer des situations difficiles que je sache si bien jouer le jeu.

    J’écoute en écrivant une vidéo d’Alex Elle, une auteure que j’aime bien et je suis interpellé par son message qui est comme une note mentale qui m’est adressée : je suis plus que le fils de, le père de, le frère ou l’ami de je suis avant tout MOI et j’ai besoin de prendre soin de cette personne avant de m’en aller combattre le dragon des autres.

    A bientôt trente-quatre ans je me sens plus que jamais confiant en ma capacité à prendre soin de moi, à prendre les décisions qui me seront favorables, à être un bon ami, frère et confident mais par-dessus tout je veux continuer à être un bon compagnon et un bon père.

    Et tant pis pour le temps qui court tant qu’on peut aimer à la folie.❤️

    😂😂😂😂😂😂😂
  • Voyager : Queer et racisé

    J’aime les voyages et prendre l’avion est un kif. En tant que personne queer racisée, je sais que les voyages ne sont pas de tout repos. Déjà que je n’ai pas le bon passeport, malheureusement, les passeports haïtiens, africains et caribéens ont la réputation de prendre racine là où ils vont.

    Ma petite heure d’attente s’est vite transformée en douze heure de layover, la faute à ce fameux bug informatique qui m’a permis de visiter l’aéroport et ses nombreux magasins si j’ai retenu une chose des voyages c’est que la plupart des aéroports facilitent la vie aux voyageurs contrairement à la rigueur en cours dans les aéroports américains.

    Je ne suis pas non plus épargné du profilage racial. Je faisais mon exercice préféré dans les aéroports, lorsque j’ai remarqué que “l’homme blanc”, représentant de vente,me suivait un peu partout, comme s’il s’attendait que je prenne la fuite parfum à la main.

    J’ai voulu en rire et je me suis rappelé qu’à Londres j’étais un inconnu et qu’en tant que personne racisée j’étais dans sa tête d’homme blanc « un des leurs ». Heureusement que, contrairement à l’agneau de la fable, je ne me suis pas perdu en explications.

    Je suis retourné au même magasin et je me suis fait servir par quelqu’un d’autre. J’y ai dépensé une belle somme, par amour des parfums mais aussi par ego pour bien lui montrer que je pouvais certainement m’offrir ce qui me faisait plaisir.

    Voyager, c’est aussi accepter de vivre ces moments où on est retenu plus longtemps pour que vos documents soient scannés une seconde fois, c’est rire dans son cœur quand un officier noir vous dit je ne connais pas Haïti.

    Voyager c’est aussi se faire jauger et se sentir dépaysé de voir autant de personnes blanches pleines d’elles-mêmes. Se faire piétiner et bousculer et dire tout haut le fameux ZKKLGMMW.

    Lorsque j’ai commencé à écrire ce texte je vivais mon périple à fond et je pensais être au bout de mes peines c’était sans compter mon arrivée tardive à Munich et mes bagages qui n’étaient pas au rendez-vous.

    Je m’inquiète un peu il est minuit passée et la facture de taxi salée va vite me ramener à mon projet le plus important, une bonne nuit de sommeil pour me reposer de ce long périple

    Voyager, c’est aussi vivre ces moments où l’on se sent observé, jugé, voire même accusé sans raison. C’est un défi de chaque instant, un exercice de patience et de résilience. Chaque aéroport devient une scène où se joue une pièce dont on est à la fois l’acteur et le spectateur. Pourtant, malgré les regards lourds de suspicion, je ne renonce pas à mon plaisir de découvrir le monde.

    Un des voyages les plus marquants de ma vie, a été ma visite de Johannesburg en 2023.L’officière de l’immigration avait juste regardé la première page ainsi que le visa et elle s’est contente de me sourire et de me souhaiter un bon séjour.

    Je passe ma journée du samedi en toute sérénité à faire les magasins je sais que je pourrais mais je me retiens de marcher tout nu dans Munich, mon magnifique corps d’athlète attirerait trop de regards. Le dimanche matin j’ai le stress de ma vie je présente devant une salle comble, à la fin de la présentation : tonnerre d’applaudissements. Je jubile et le reste de la journée se passe comme un charme pis lundi matin comble de bonheur :mes bagages sont LÀ.

  • 48 pounds, Infinite Adventures: A Heartfelt Tale of My Thrilling Five-Week Odyssey in the USA.

    48 pounds – that’s how much my life packed into a suitcase headed for Miami! But this wasn’t your typical vacation or family visit. I brought along cookbooks, my trusty camera, and just a few clothes. More than that, I carried with me my weariness, confusion, and the sadness of mourning, all mingled with the excitement of the unknown awaiting me in the USA.

    Let’s rewind to the first week – a bit of a blur with the mix of emotions and an abundance of alcohol to face the farewell of our family’s matriarch. She was not just an aunt but the dearest friend of my late grandfather, someone I came to know and love through her memories, now treasured as my own. Public speaking, even through the grief, became a part of my journey, surrounded by the love of cousins, an embrace from the Universe that transcends our differences.

    Week two was a whirlwind of paperwork and the urgent need for a phone. Enter MINT Mobile, my budget-friendly savior. Amid filling out countless job applications, I delved into the world of immigration forms, fueled by the determination to seek asylum. As I poured my heart into these applications, Chat GPT played editor, helping me navigate a language that isn’t my native one – « Mwen pap al monte mal sou li. »

    Week three – a certainty that lawyers and translators might just drive me bonkers! Yet, as patience became my ally, I explored the neighborhood, relishing long walks that had been absent from my life in Haiti. Margate became my new stomping ground, where I learned the community’s rhythm through barks and got familiar with the routine of Ken and Karen. Dodging prying questions about Haiti, a country etched into every fiber of my being, I chose to express it through my accent and the tunes that echoed during my walks.

    By week four, my journey took a detour to buy winter clothes for the cold. Plans for a fresh start in New Jersey hit a snag, but undeterred, I discovered Hamburg and the chilly weather that demands respect. J., our dashing neighbor, and his returning ex added some unexpected drama to the mix. Amidst laughter with M and Z, virtual meetings with lawyers, and the stress of a sick relative back in Haiti, I contemplated Canada and found solace in Newton’s sidewalks and crosswalks.

    Week five – a turning point. A heated argument led me to pack my essentials and head to Newark in the pouring rain. Fighting exhaustion, I joined cousins in Long Island, nearly fainting multiple times. A hearty lunch revived me, and a journey on the Purple Line brought me to Central Islip. The Day of the Dead prompted a trip to the cemetery to honor my friend Pascal. Unexpectedly, I received a call that reshaped my plans – a new job in Haiti with hybrid work options. With a renewed spirit, I treated myself and headed to « The City » to be a tourist in New York.

    Week six was a joyous return to the vibrant chaos of New York – a dream come true for the child in me who grew up surrounded by adults who often didn’t understand. Now, as I embarked on a pilgrimage of museums and churches, I relished every moment in the city that never sleeps.

    Week seven – November 8, 2023, marked the beginning of a new chapter, La Perle La Perle. With all the initial uncertainties, I couldn’t help but feel the excitement building, making this part of my journey more enticing than ever!

  • Farewell

    Life can take unexpected turns, and sometimes we are caught off guard. A week ago, my world was shaken when I lost a dear friend of over 10 years and my dad became the victim of a kidnapping attempt, during which he was shot twice. I didn’t find out until the next morning, and the shock was overwhelming.

    I never thought I would have to grieve the loss of this particular friend, despite our ongoing jokes about how he was older and would go before me, and all the things I would do to make sure he woke up so he could whoop my ass. I also never imagined my dad on a hospital bed, looking so vulnerable and fragile. My dad had always been a symbol of strength and power to me, but that day he was just a father in pain, worrying about his kids. And the absence of Pascal, my friend, made it all the more painful.

    Pascal was no longer here to give me straightforward advice on how to navigate being the illegitimate son of a married bourgeois de grande famille. We would have laughed about the situation, and he would have eventually said, « Hey, you’re a man, and you’ll figure it out in due time. » That’s who my friend was: a man down to earth when it came to solving problems, but with his head in the clouds when it came to creativity. Despite our different backgrounds and social circles, Pascal and I merged our passion for the arts, and it became the foundation of our friendship.

    We were atypical, but we were fueled by love: our common passion for the arts, his love for my late mother, my love for his mother and kids, and the friends we brought together through our collaborations. Pascal was my guardian angel during his earthly journey. He was far from perfect, but he was a good person who had his ups and downs. He failed a few projects, but he always did his best and learned from his mistakes.

    A man of honor

    I could go on and on about my dear friend Pascal and the many things he taught me during our time together. He was no saint, but he was far from being a bad human being. Now, I take comfort in the thought that he is reunited with other angels who have gone before us. I can almost hear them now, laughing and enjoying their reunion. Pascal, behave up there! Don’t give me a reason to lecture you, as you used to call my mean text era. I love you, brother. Thank you for being the best brother, guide, counselor, solution maker, and uncle to Jade Zuli. You are missed, but we will always cherish the memories we have of you. Sleep easy, my friend.