« Kat la pa pase! »

Cet instant où tes poches ne coopèrent pas…
J’aime le shopping, à une époque j’en avais même fait ma thérapie contre le stress. Et j’ai arrêté aussi subitement que j’avais commencé lorsque ma chambre est devenu une cellule et en un claquement de doigt j’ai vendu l’invendable pour créer plus de place pour mes livres et d’autres objet plus importants dans ma vie de tous les jours. Mais le shopping n’est pas un mal dont on guérit facilement et il m’arrive de temps en temps de me prendre une pile de livres chez mon bouquiniste habituel  ou à la librairie, j’en prends même en ligne en me disant peut-être un jour je le lirai ou que j’en aurai besoin pour un devoir.

L’épisode dont il est question m’est arrivé il y a quelques mois, même si dans ma tête on dirait que tout s’est passé hier. Je visite un magasin où il fait bon de faire ses courses certaines fois et comble .de bonheur je tombe sur cette chemise noire, je sais que je la veux et je sens aussi qu’elle n’attendait que moi. Oh ce pantalon beige irait à merveille avec la chemise et les chaussures que je me suis offert la semaine dernières. Je fais les calculs mentalement et je m’avance avec une sérénité vers la caissière habituelle et tout en cherchant en ligne les meilleurs accessoires pour compléter ma tenue.

Je lui tends ma carte et je pense bien que trois bonnes minutes se sont écoulées avant qu’elle me dise qu’elle va essayer un autre appareil, le client derrière moi étant en pleine conversation  ne semble pas dérangé par le manège. Trois autres minutes, la caissière me demande gentiment de me mettre sur le côté en attendant qu’on me rapporte ma carte. Quatre clients plus tard, une autre caissière fait son apparition ma carte en main, tout sourire, je me dis que finalement ça marche et je me réjouis à l’idée de partir et montrer mes trouvailles à mon ami mais la caissière freine mon ardeur.

-Mesye kat la pa pase non,msòt eseyel sou plizyè machin li pa pase.

Mon cœur a cessé de battre pendant une seconde, adieu veau, vache, cochon, couvée  comme le dit cette bonne vieille fable. J’ai du sourire au lieu de répliquer que je n’étais pas sourd que la terre entière n’avait pas besoin de savoir que la foutue carte ne voulait pas satisfaire mes gouts de luxe, tant de choses les unes les plus injustes que les autres dont j’étais la victime malheureuse mais bon non je lui ai plutôt fait un sourire gêné pour être sincère et je lui ai presque murmuré de me mettre mes achats de côté le temps que je vérifie avec ma banque etc…Morale de l’histoire, parfois dans un sursaut de charité chrétienne la carte de crédit refuse de coopérer avec vos poches question de ne pas vous laisser dépasser le fatidique seuil de la limite de crédit.

Chères poches, soyez plus généreuses !